en 1536,
Charles Quint assiège la ville, sans succès.
Catherine de Poix, dite Marie Fouré défend la cité, précipitant un
Espagnol du haut d'un rempart ;
Les habitants se barricadent et résistent 31
jours aux envahisseurs. François 1er accorde à la ville le droit de mettre
une couronne sur ses armoiries.
Les
rois de France ont toujours préféré une armée de parade et de chair à canon
à coût modiqueplutôt qu'une armée
nationale etavaient pris un risque
sérieux ; affronter tous ceux, dont les coffres étaient mieux remplis en
ducats, pièces et terres à céder, pouvaientavoir des effets pervers immédiats.
Ces
particularités des conflits de ce temps se devaient d'être rappelées ici car
l'opinion publique va en moins d'un siècle subir en matière militaire un
retournement complet. La guerre ne sera plus l'affaire de tous, l'argent devient
le commanditaire de la mort, l'espionnage et le débauchage deviennent des armes
permanentes dans des guerres qui ne s'arrêtent plus.
Toutefois
derrière le vacarme des combats, les cris et les terreurs, la férocité des
combats seramoins authentique et
le petit peuple participera plutôtcomme
supporters dans les tribunes que comme pilier dans la mêlée.
Alors
qu' en 1486 , Louis le Connétable de Ham fut étêtée pour avoir tenté de
donner une milice au Vermandois. En 1523, un de ses successeurs, Connétable également
et parent éloigné du mari chéri de Marie du Luxembourg passera simplement à
l'ennemi et viendra servir Charles Quint.
Ce Charles III de Bourbon Monpensier
combattit ainsi les Français sans état d'âme, n'était-il pas comme le gros
des troupes un cadre polyvalent, apatride et à grosse valeur ajoutée ?
De
cette partie de bras de fer avec les mains fermées sur de grosses pièces d'or,
les vaillantsrois français
avaient le bras un peu court.
Louis XII avait compris qu' il fallait assurer ses
arrières et était venu à Cambrai, terre d'empire pour y signer en 1508, un
pacte avec l'empereur d'Allemagne Maximilien et obtenir un peu de tranquillité.
François
Ier n'eut plus droit à ce parrainage, aussi, la victoire de Marignan, dont il
est inutile de préciser la date, n' empêcha pas en 1525 la défaite de Pavie.
Marignan
avait permis un séjour de quelques années dans les belles villes italiennes.
Pavie remettait tout en question puisque François Ier tomba aux mains du connétable
félon Bourbon . Fait prisonnier, sa libération fut payée, comme c'était
l'usage au prix fort.
Les Flandres et l'Artois ainsi que la Bourgogne passaient
à Charles Quint. C'était le traité de Madrid qui donnait en prime le Milanais
au vaillant Bourbon et obligeait les deux fils de François Ier à séjourner en
otage à la cour d'Espagne.
L'humiliation
de François fut telle que Calvin lui dédia son ouvrage principal dans l'espoir
de le convertir : l'appui militaire inconditionnel des réformés était tout à
fait susceptible de faire basculer le fléau de la balance et la proposition dut
fortement embarrassée.
Aussi
pour démêler l'inextricable écheveau, il fut fait appel aux spécialistes des
chaussettes à repriser. Marguerite de Bourgogne, grand mère de Charles Quintétait encore vivante et Louise de Savoie, mère de François Ier, aussi.
Pour
rapatrier les deux petits otages, les reines-mères se retrouvèrent à Cambrai
où les bonbons sont bons, les laines superbes et les pays proches pleins de
souvenirs divers.
Le
second traité de Cambrai, appelé aussi " la paix des dames " reprisa
le traité de Madrid et la France récupéra la Bourgogne, Boulogne-sur-Mer et
les villes de la Somme, perdue depuis Pecquigny: Ham et Péronne redevenaient
françaises.
Charles
Quint qui portait un peu de sang de la famille du Luxembourg dans les veines
faisaient un cadeau à son royal cousin en lui restituant le Vermandois mais il
fallait bien obéir à grand mère !
Ce
monarque si puissant était un fils de la Bourgogne où depuis toujours la mère
possédait l'autorité suprême et présentait les caractéristiques de l'Européen
idéal : né à Gand, il parlait aux hommes en Français, aux chevaux en
Allemand et à Dieu en Espagnol.
Sa
polyglottie reflétait naturellement l'esprit et la spécificité des peuples et
sa cours ne trouvait pas motif d'orgueil et de fierté d'être nécessairement
trilingue. N'était-ce pas l'article de base de la construction européenne ?