Échec des Impériaux du connétable de Bourbon devant Marseille infligé par
l’amiral Doria. Ils doivent se retirer de Provence (29 septembre).
Le connétable fait le siège de Marseille, qu'il est obligé de lever. La
rupture avait éclaté entre François Ier et Charles-Quint. Le connétable de
Bourbon, poursuivi par la haine de Louise de Savoie, entra avec Henri VIII
et l'empereur dans un odieux complot, dont le but était le démembrement de
la France. Découvert, il se réfugia auprès de Charles-Quint, auquel il
conseilla d'entrer en Provence. Ils mettent le siège devant Pavie (26
octobre) et détachent 6000 hommes contre Naples.
La flottille de Doria (2) rencontra, le 4 juillet, Philibert de Chalon,
prince d'Orange, l'un des seigneurs français qui avaient suivi la fortune du
connétable, revenant de Barcelone avec deux vaisseaux. Ils furent capturés
par l'amiral de François Ier. Le prince d'Orange, fait prisonnier avec
plusieurs seigneurs espagnols, fut enfermé dans la tour de Bourges.
Alors que les canons français de Genouillac mettent à mal les ennemis
espagnols à Pavie, le roi, dans la précipitation et l’impatience de vaincre,
se lance au galop à l’assaut des rangs adverses. De peur de blesser le roi,
les tirs de l’artillerie française cessent aussitôt. Les Espagnols en
profitent pour agir et encercler le monarque. L'armée de François Ier est
complètement massacrée, pendant que le roi est fait prisonnier avec
plusieurs de ses généraux.
François Ier sera enfermé à la chartreuse de Pavie puis transféré en
Espagne où il deviendra l'otage de Charles Quint. Grâce à la signature du
traité de Madrid, le 14 janvier 1526, il sera libéré en échange de la
Bourgogne et après avoir renoncé à l’Italie.
François Ier, que ses mauvais succès n'avaient pu rebuter de son projet
sur le Milanais, avait repassé en Italie sur la fin de l'année précédente,
En remarquant les progrès de l'artillerie, on observe que, dans cette
guerre, François Ier avait quatre mille chevaux seulement pour son parc
d'artillerie.
La situation de l'armée française commençait à devenir dangereuse, les
alarmes n'étaient pas moindres en Italie ; il s'y fit une ligue entre le
pape, Sforza (1 ) et les Vénitiens, pour enlever la couronne de Naples à
Charles-Quint
Storck, né en Silésie(2), va plus loin que Luther. Il est le fondateur de
la secte des anabaptistes(3); Muncer en est l’apôtre; tous deux prêchent les
armes à la main.
Il faut croire que Charles-Quint avait de grandes affaires secrètes en
Espagne, puisque, dans ce moment critique, il ne venait ni vers la France,
où il pouvait entrer, ni dans l’Italie, qu’il pouvait subjuguer, ni dans
l’Allemagne, que les nouveaux dogmes et l’amour de l’indépendance
remplissaient de troubles.
Liens en plus : D'après F. Braudel, Autour de la Méditerranée, Le livre
de Poche
1526
14
janvier : Traité de Madrid entre François
1er et Charles Quint.par lequel François 1er renonçait à l'Italie
et promettait de céder la Bourgogne.
Cependant, il viola ce traité dès qu'il eut retrouvé la liberté, avec
le soutien des Etats de Bourgogne. La guerre fut marquée par une pause
lors de la « paix des dames », puis s'acheva sur la constatation d'un
équilibre des forces
(traité
de Cambrai, 1529).Traité de
Cambrai ou paix des
Dames , conclu entre Marguerite d'Autriche
et la régente, assez conforme aux
offres que le
roi avait déjà faites. Il renonce à tous ses
droits sur le Milanais sur le comté d'Ast, sur les
comtés de
Flandres , d'Artois, etc. Un des
articles fut le
mariage
du roi avec Eléonore, veuve du roi de
Portugal , et sœur de l'empereur .
Que de sang, que d'argent , que de peines a coûté à
l'Europe l'ambition de ces
deux princes !« Dieu
les
fit naître, dit Montluc, envieux de la grandeur l'un
de l'autre, ce qui a
causé la ruine d'un million de
familles. » L'exécution en sera
garantie par des otages, les deux fils aînés du roi de France 17 mars : François 1er recouvre la
liberté. Le dauphin François et Henri d'Orléans sont livrés à l'Espagne
Principaux articles du traité dont Charles-Quint impose les lois à
François Ier.
Le roi de France cède à l’empereur le duché de Bourgogne et le comté de
Charolais; il renonce au droit de souveraineté sur l’Artois et sur la
Flandre. Il lui laisse Arras, Tournai, Mortagne, Saint-Amand, Lille, Douai,
Orchies, Hesdin. Il se désiste de tous ses droits sur les Deux-Siciles, sur
le Milanais, sur le comté d’Asti, sur Gênes,il promet de faire renoncer les
héritiers de la Navarre à leur droit sur ce royaume; il signe une ligue
défensive et même offensive avec son vainqueur qui lui ravit tant d’États;
il s’engage à épouser Éléonore, sa soeur.
Il est forcé à recevoir le duc de Bourbon en grâce, à lui rendre tous ses
biens, à le dédommager lui et tous ceux qui ont pris son parti.
Ce n’était pas tout. Les deux fils aînés du roi doivent être livrés en
otage jusqu’à l’accomplissement du traité; il est signé le 14 janvier.
Pendant que le roi de France fait venir ses deux enfants pour être
captifs à sa place, Lannoy, vice-roi de Naples, entre dans sa chambra en
bottes, et vient lui faire signer le contrat de mariage avec Éléonore, qui
était à quatre lieues de là, et qu’il ne vit point: étrange façon de se
marier!
On assure que François Ier fit une protestation par-devant notaire contre
ces promesses, avant de les signer. Il est difficile de croire qu’un notaire
de Madrid ait voulu et pu venir signer un tel acte dans la prison du roi.
Le dauphin et le duc d’Orléans sont amenés en Espagne, échangés avec leur
père(3), au milieu de la rivière d’Andaye, et menés en otage.
Charles aurait pu avoir la Bourgogne, s’il se l’était fait céder avant de
relâcher son prisonnier. Le roi de France exposa ses deux enfants au
courroux de l’empereur en ne tenant pas sa parole. Il y a eu des temps où
cette infraction aurait coûté la vie à ces deux princes.
François Ier se fait représenter par les états de Bourgogne qu’il n’a pu
céder cette grande province de la France. Il ne fallait donc pas la
promettre. Ce roi était dans un état où tous les partis étaient tristes pour
lui.
Le 22 mai, François Ier, à qui ses malheurs et ses ressources ont donné
des amis, signe à Cognac une ligue avec le pape Clément VII, le roi
d’Angleterre, les Vénitiens, les Florentins, les Suisses, contre l’empereur.
Cette ligue est appelée sainte, parce que le pape en est le cher. Le roi
stipule de mettre en possession du Milanais ce même duc François Sforzaqu’il avait voulu dépouiller. Il finit par combattre pour ses anciens
ennemis. L’empereur voit tout d’un coup la France, l’Angleterre, l’Italie,
armées contre sa puissance, parce que cette puissance même n’a pas été assez
grande pour empêcher cette révolution, et parce qu’il est resté oisif à
Madrid au lieu d’aller profiter de la victoire de ses généraux.
Dans ce chaos d’intrigues et de guerres, les Impériaux étaient maîtres de
Milan et de presque toute la province. François Sforza avait le seul château
de Milan.
Mais dès que la ligue est signée, le Milanais se soulève; il prend le
parti de son duc. Les Vénitiens marchent et enlèvent Lodi à l’empereur. Le
duc d’Urbino, à la tête de l’armée du pape, est dans le Milanais. Malgré tant
d’ennemis, le bonheur de Charles-Quint lui conserve l’Italie. Il devait la
perdre en restant à Madrid; le vieil Antoine de Lève et ses autres généraux
la lui conservent. François Ier ne peut assez tôt faire partir des troupes
de son royaume épuisé.
L’armée du pape se conduit lâchement; celle de Venise mollement. François
Sforza est obligé de rendre son château de Milan.
Il s’applique à régler les rangs et à former l’étiquette; il se marie
avec Isabelle, fille d’Emmanuel le Grand, roi de Portugal
On avait brûlé autrefois cinquante chevaliers du Temple, et aboli
l’ordre, parce qu’il n’était que riche; celui-ci était puissant. Albert de
Brandebourg, son grand maître, partage la Prusse avec les Polonais, et reste
souverain de la partie qu’on appelle la Prusse ducale, en rendant hommage et
payant tribut au roi de Pologne. On place d’ordinaire en 1525 cette
révolution.
Dans ces circonstances, les luthériens demandent hautement
l’établissement de leur religion dans l’Allemagne à la diète de Spire.
Ferdinand, qui tient cette diète, demande du secours contre Soliman qui
revenait attaquer la Hongrie. La diète n’accorde ni la liberté de la
religion, ni des secours aux chrétiens contre les Ottomans.
Le jeune Louis, roi de Hongrie et de Bohême, croit pouvoir soutenir seul
l’effort de l’empire turc. Il ose livrer bataille à Soliman. Cette journée,
appelée de Mohats, du nom du champ de bataille, non loin de Bude, est aussi
funeste aux chrétiens que la journée de Varne. Presque toute la noblesse
de Hongrie y périt. L’armée est taillée en pièces; le roi est noyé dans un
marais en fuyant. Les écrivains du temps disent que Soliman fit décapiter
quinze cents nobles hongrois prisonniers après la bataille, et qu’il pleura
en voyant le portrait du malheureux roi Louis. !!!!
Soliman prend Bude, et menace tous les environs. Ce malheur de la
chrétienté fait la grandeur de la maison d’Autriche. L’archiduc Ferdinand,
frère de Charles-Quint, demande la Hongrie et la Bohême, comme les États qui
doivent lui revenir par les pactes de famille, comme un héritage. On
concilie ce droit d’héritage avec le droit d’élection qu’avaient les
peuples, en soutenant l’un par l’autre. Les États de Hongrie l’élisent le 26
octobre.
Le Duc d'Urbino, propriétaire de l'une des plus
riches bibliothèques de la Renaissance, déclarait en 1480 que l'imprimerie
ne marcherait pas car les livres enluminés étaient autrement plus beaux que
les ouvrages imprimés. Il se mit de nouveau à embaucher des copistes par
dizaines. Trente ans après, son fils possédait la plus grande collection de
livres imprimés. http://papierelectronique.blogspot.com/2006/11/duc-durbino-et-e-reader.html