Une histoire très intéressante sur l'Empire de
Charles Quint au cours du 15 ème et 16éme siècle et sur notre bon Roi François Ier qui rivalisa tout au long de son règne contre Charles Quint ,pour des
territoires et notamment avec le Milanais
"Mon intention n'est pas de faire la guerre contre les
Chrétiens, mais bien contre les Infidèles ; je souhaite que l'Italie et la
Chrétienté soient en paix et que chacun possède ce qui lui appartient".
En 1519, Maximilien, empereur d'Allemagne décède à
son tour. Charles va alors hériter des Etats autrichiens. Il devient
empereur en l'emportant dans le coeur des Electeurs sur François Ier. Au
total, Charles Quint cumule plus de 70 titres.
Dans son enfance, il ne paraît pas son rang comme le déclare son grand père
Maximilien : "N'était son amour de la chasse, je penserais que Charles
est un bâtard". Un paysan se moque même de sa mâchoire proéminente
souvent ouverte : "Attention, Sire, ici les mouches sont insolentes".
Plus tard, la conception du pouvoir du souverain se clarifie : "Mon
intention n'est pas de faire la guerre contre les Chrétiens, mais bien
contre les Infidèles ; je souhaite que l'Italie et la Chrétienté soient en
paix et que chacun possède ce qui lui appartient". La croisade contre
l'Infidèle, Charles la mène à plusieurs occasions : Vienne en 1529, Tunis en
1535, Alger en 1541. Mais une grande partie des activités militaires de
Charles seront consacrées à son ennemi François Ier (au pape : "je
promets à votre Sainteté que si le roi de France voulait se conduire envers
moi au champ, et m'y conduire avec lui, armé ou désarmé, en chemise, avec
une épée et un poignard, sur terre ou en mer, ou sur un pont ou dans une
île, ou en champ clos, ou devant nos armées ou là où il voudra que cela soit
juste").
A la fin de sa vie, Charles Quint, pour
régler sa succession, abdique ; il détache l'héritage de Philippe II de
l'Allemagne ; il cède entre 1545 et 1554 à son fils le Milanais, Naples et
la Sicile ; en 1555 les Pays-Bas ; les royaumes de Castille et d'Aragon en
1556. Il justifie son renoncement par des mots adressés à son fils : "Et
si jamais vous désiriez, plus tard, chercher comme moi le repos dans la vie
privée, puissiez-vous avoir un fils qui mérite que vous lui tendiez le
sceptre avec autant de joie que le fais aujourd'hui".
Au crépuscule de sa vie Charles Quint prend le chemin de l'Espagne pour
terminer sa vie dans le monastère de Yuste, au-delà de Plasencia, sur le
chemin du Portugal, en Estrémadure. Cette attitude rend son majordome
Quijada très mélancolique : "C'est la vie la plus délaissée et la plus
triste qui se soit jamais vue, une vie que peuvent accepter seuls ceux qui
ont renoncé à la fortune et au monde". La goutte et d'autres maux divers
le rongent. Il semble qu'à peine un mois avant de mourir, il fait célébrer
ses propres obsèques pour y assister et y prier de son vivant.
D'après F. Braudel, Autour de la Méditerranée, Le
livre de Poche